10h Ouverture: avec en permanence distros, tables de presse, stands d’editeurs anarchistes et exposition autour de la presse anarchiste à Marseille fin du 19eme siècle.
12h Projection: documentaire “Anarchistes en Russie, Ukraine et Biélorussie”
Le film revient sur les dix dernières années d’action anarchiste dans ces contrées. La projection sera suivie de la lecture d’une contribution écrite par des compagnons russes pour l’occasion, contribution qui propose de revenir sur les tensions sociales, la répression et la conflictualité anarchiste en Russie, ce qui ne manquera pas de soulever une discussion sur la solidarité internationale et révolutionnaire.
14h Débat: Autour de la révolution syrienne et l’intervention anarchiste
L’ État syrien mène une politique d’extermination massive. En répondant à un mouvement populaire de libération, il n’arrête pas de trouver des moyens plus effectifs pour détruire la révolte. Dans le but de parvenir à une nouvelle situation gouvernable sur son territoire, il a massivement déplacé et aliéné ceux qui ne pouvaient pas être mis au pas. La guerre contre-insurrectionnelle a été utilisée comme exemple pour freiner les soulèvements et les révoltes, notamment en Égypte, en Iran et en Jordanie. En plus, cela a créé une situation dans laquelle des États étrangers se disputent davantage du pouvoir politique et où des corporations font leur business au détriment d’une lutte libératrice.
Bien que cela semble être un espace attrayant pour la réflexion, la critique et la solidarité anarchistes, cela ne semble pas se matérialiser dans la pensée de ce dernier ni sur le terrain. La question demeure : avec les conséquences massives de la situation en Syrie, pourquoi n’y a-t-il pas eu un engagement égal avec elle d’un point de vue anarchiste ? Outre le soutien matériel envers les réfugiés, pourquoi les aspects, les aspirations et les combats du mouvement populaire syrien ont-ils été ignorés ?
Cette discussion s’agit d’une critique des échecs passés et récents à s’adresser à la situation en Syrie d’une perspective anarchiste. C’est aussi une invitation à réfléchir ensemble à l’intervention anarchiste dans des mouvements populaires qui ne revendiquent pas clairement des propositions anarchistes.
17:30h Présentation du livre: Face à face avec l’ennemi, Severino Di Giovanni et les anarchistes intransigeants dans les annees 1920 et 1930 en Amerique du Sud. ed. Tumult et L’Assoiffé
“De sa jeunesse on ne sait que peu de choses, enfant intelligent, vif, intolérant envers l’autorité familiale…”. Severino di Giovanni naît à Chieti en 1901, dès le plus jeune âge il plonge dans les lectures qui ont nourri et enflammé ses tensions anarchistes. En 1922, il émigre à Buenos Aires avec sa famille, emmenant avec lui le lourd bagage de la misère et de la rancœur dues aux persécutions que les fascistes lui avaient réservé. À vingt-trois ans il incite, dans les colonnes d’un journal anarchiste de Buenos Aires, à “détruire les casernes, les tribunaux, les églises et toute idole en papier mâché”. Aussitôt classé par la police en tant que “redoutable agitateur anarchiste”, il se dédie sans trêve à l’anarchisme le plus intransigeant, l’attente étant la chose la plus éloignée de lui : des journaux, des livres et une bibliothèque, pour faire une brèche dans la marée de crève-la-faim italiens qui avaient émigré là-bas.
Mais l’agitation de celui qui vit avec la hâte de brûler dans le feu de la révolte absolue, n’est pas seulement faite de discussions et d’encre. Si d’un côté les théories sont un enrichissement utile, les actions dynamitardes et les expropriations à main armée menées avec ses compagnons ont montré qu’attaquer “l’ennemi face à face” n’est pas seulement possible, mais aussi indispensable pour accélérer le processus révolutionnaire au bénéfice de tout le monde.
Arrêté alors qu’il sortait d’une imprimerie en plein cœur de Buenos Aires, Di Giovanni répondit à ceux qui voulaient mettre un terme à sa vie en ouvrant le feu avec son Colt 45. Accablé et finalement capturé, il sera fusillé deux jours après son arrestation, à cinq heures dix du matin. C’était le premier février 1931. Il est mort comme il a vécu, en criant “Vive l’anarchie” devant le peloton d’exécution qui l’a criblé de balles.